Fortune de France Tome1 Robert Merle

 

Jonas, Carrier

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Des monts d'Auvergne de Marcolès.
" Un gaillard barbu, de haute taille et de forte carrure. Sa chemise de grosse toile de lin serrée à la ceinture laissait voir une toison épaisse et noire et ses chausses étaient liées aux chevilles et aux genoux par des lanières de cuir. Il était fort encombré, portant en bandoulière un grand arc anglais, et, attachés à sa ceinture, une large écuelle, un grand coutelas et un carquois de flèche.En outre, appuyée sur son épaule droite, une forte courroie soutenait sur son dos une grande boîte en bois (qui contenait ses outils de carrier). Ses larges pieds poussièreux étaient nus, mais sa tête, en revanche, était couverte d'un chapeau de feutre pointu". Jonas dépasse d'une tête Cabusse.
Il sait extraire les pierres, tailler la pierre en lauzes pour les toitures, apparier les blocs pour les murs, leur donner du biais pour les tours, préparer au sol les lintaux de portes et fenêtres qui peuvent être droits, en plain cintre ou en anse de panier. Il sait faire une clé de voute. Il sait faire les fenêtres à meneaux et à doubles colonnettes avec leur chapiteau.Il est capable en outre de porter une pierre du même poids que le sien à l'échelle, la dispose, et la sceller à la chaux comme un maçon. Il ne sait ni lire ni écrire, mais connait les nombres et peut lire un plan. Il utilise la règle, le compas, le fil à plomb et l'équerre.
C'est un bon tireur à l'arc. Il est un peu rebouteux aussi, l'ayant apprit de son grand-oncle.
Il devient carrier pour la Frérèche en septembre 1546. Il recevra 2 sols par jour. Il vit de sa chasse, en donnant les trois-quart de son gibier à la Frérèche et d'une chèvre pour le lait. Il dormira dans une grotte dans la carrière avec sa chèvre et les chevreaux, sur une paillasse de feuilles de châtaignier.
L'hiver 1560 Jonas recueille une louve dans sa grotte.
Sa grotte est fermé d'une grosse pierre circulaire. Un trou dans la voute a été creusé pour en faire office de conduit de cheminée. Jonas fait son feu sur des lauzes surelevées.
Il se déclare de la religion Réformée le 22 décembre 1560 à la demande de la Frérèche et du ministre Duroy.
Jonas grava la pierre qui recouvre le cercueil d'Isabelle de Siorac et fit une gravure à sa mémoire.

 

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