Fortune de France
Fortune de France Tome I
Robert Merle
Mespech, Barronie de
Le château est beau et neuf, la pierre brille et la
lumière y entre par des fenêtres à meneaux avec à
l'intérieur des volets en chêne. Le toit est en lauze.
La bâtisse à son origine : Une grande maison rectangulaire haute
de deux étages autour d'une cour intérieure et flanquée
aux angles de tours à mâchicoulis, celles-ci étant reliées
par un chemin de ronde crénelé. Elle était entourée
d'une douve, large d'une toise et peu profonde (1m50?). Un pont-levis donne
accès à la maison sous un châtelet d'entrée, face
au sud. La cour intérieur contenait un puit inépuisable (proche
du pont levis), qui était grand assez pour contenir 8 hommes, un catalpa
(arbre d'une hauteur de 15 mètres) un conduit de trop-plein accédait
aux douves.La cour est suffisament grande pour faire courir un cheval au galop.
Des marches du perron donne sur une des ailes. La tonnelerie de Jonas se trouve
dans une des ailes du château, il y a aussi l'écurie. Jean
de Sauveterre s'installe dans la tour est : flanquée d'une tour
plus petite où loge un escalier à vis. Au rez-de-chaussée
se trouve notre chapelle, et au premier étage la chambre de
Jean de Sauveterre. un petit cabinet, dans lequel il y a un fauteuil,
attenant avec une cheminée et une fenêtre donnant sur la cour.
C'est dans cette pièce que la Frérèche
écoute la messe par un trou qui vient de la chapelle. En 1563 on enterre
dans le coeur de cette chapelle Isabelle de Caumont. La chapelle conserva
sa croix, ses images, ses ornements et sa statue en bois peinte de la Vierge.
Dès lors la chapelle resta fermée à clé.
Le château comporte une grande salle où il y a une cheminée,
une armoire et une table de noyer poli qui y fait face sur laquelle 2 callels
seulement permettaient d'éclairer la pièce, mais sur la cheminé
2 chandelliers à 5 branches en étain étaient allumés
que pour les grands évènements.. A coté de cette salle
il y a la cuisine (face à la cheminée). La chambre de Barberine,
qui dort avec les enfants les plus jeunes, est dans la tour ouest dont l'escalier
à vis donne dans la cuisine.La chambre de Barberine en 1557 était
disposé de la manière suivante : "... dans un grand lit
convenant à ses dimensions, le lit de Catherine touchant le sien, celui
de la petite Hélix de l'autre côté, mais poussé
contre le mur pour faire un passage, et mon lit, que je partageais avec Samson,
du côté de la cheminée, où l(hiver, à la
nuit tombante, on allumait un grand feu, vu la froideur des tours, car les
trappes qui fermaient les ouvertures des mâchicoulis [...] laissaient
passer, en saison venteuse et pluvieuse un courant d'air glacé qui
apportaient jusque nos draps, l'humidité des douves." Cathau dort
dans un cabinet dans l'aile ouest à coté de la chambre de Barberine
" Des remparts de Mespech, on apercevait clairement le clocher fortifié,
de l'église de Marcuays et à sa droite plus éloignée,
l'imposant masse du château de Fontenac. [...] du chemin de ronde se
découvrait une vue merveilleuse sur les villages et les collines."
La tour ouest a servi en novembre 1554 pour mettre en quarantaine Samson,
qui avait alors 3 ans, pour ne pas contaminer, Mespech, par la peste.
Le château après la réalisation de travaux dues à
la Frérèche
: Un étang a été creusé d'une toise de profondeur
et de 7 de large. Le pont-levis donne accès à une petite tour
ronde que le châtelet domine de très haut. Cette petite tour
est entourée d'eau et dispose elle-même d'un pont levis qui s'abaisse
sur une île carrée de 5 toise sur 5. Cette île est entourée
d'un haut mur, percé de meurtrières, comporte des batiments
où on loge les chars, les araires, les herses et autres outils encombrants,
ansi qu'un lavoir, qui fait face à Mespech. Au centre de l'île
a été planté un fort poteau de châtaignier pour
y faire dresser les poulains et pouliches. Une autre tour à l'autre
extrémité de l'île, en un point où les douves se
rétrécissent, comporte un troisième pont-levis qui permet
accès à la "Grande terre". De l'autre côté
de l'étang, entourant le château il y a le potager, les arbres
fruitiers, en contrebas pour qu'ils ne gènent pas la vue, les noyers,
dont ils tirent l'huile pour leur éclairage, consommation et vente.
Le verger et potager sont entourés d'une palissade faite de pieux de
châtaignier épointés et durcis au feu, à l'intérieur
des chausses-trappes en quinconce, pour éviter les vols. (inspiré
par une demeure à quelques lieues de Bordeaux). A partir de 1562, la
Frérèche entreprend de doubler la clôture par une muraille
hors échelle portant en son sommet un chemin de ronde.
Jean de Siorac a une librairie dans le château, où il y a une
cheminée.
En 1562, Mespech